Dans les articles ci-après, nous avons choisi de vous présenter des éléments de notre « petit » patrimoine. L’objectif est de vous donner l’envie de le découvrir et de l’admirer à La Sauve.

La Sauve-Majeure
La Sauve vue depuis la route de Targon au 19e siècle

L’histoire de la Grange abbatiale devenue Maison des Vins

Que savons-nous de la Maison des Vins de l’Entre-Deux-Mers ? Elle est pour la plupart des gens un lieu où tout simplement on y vend des vins de qualité.

Du XIVème au XVIème siècle, c’était une grange (Grange abbatiale ou grange dîmière, par tradition orale) qui servait à entreposer des céréales, en particulier du blé (l’aire de battage du blé se trouvait à proximité) et du vin, prélevés aux paysans par les moines de l’Abbaye. C’étaient les impôts de l’époque : « La Dîme ».

grange dimière - patrimoine la sauve
La Grange - Angle Nord-Ouest
grange dimière la sauve
La Grange - Angle Sud-Ouest

Jusqu’en 1520, des travaux de réfection furent réalisés pour créer un logement à l’étage, une échelle ou un escalier en bois permettant d’y accéder. Pendant la guerre de Cent Ans, les villageois s’y mettaient à l’abri.

A priori, au début du XVIIème, ce lieu devint un chai. Les moines y déposent pressoirs, cuves et barriques pour la vinification. Ils y entreposent aussi un plus grand nombre de céréales.

Entre 1807 et 1813, c’est la construction d’un logement attenant à la grange qui, elle, resta un chai à vin jusqu’au XXème siècle.

Au fil du temps, la grange se transforma en étable pour y accueillir du bétail et des machines agricoles. De nombreux vestiges de selleries et de harnachements ont été découverts lors de la rénovation de la grange.

maison des vins de l'entre deux mers
La Maison des Vins - Angle Nord-Ouest
maison des vins entre deux mers
La Maison des Vins - Angle Sud-Ouest

Le logement fut habité initialement par Guillaume Bergerie. Puis c’est la famille Prémis qui y réside principalement pendant une grande partie du XIXème siècle avant qu’une série d’héritages n’amène l’édifice à être vendu, en 1923, à une vieille famille Sauvoise, les Mazerat.

En 1996, le Syndicat Viticole de l’Entre-Deux-Mers fait l’acquisition du tout : grange, logement et jardins. Le 3 octobre 1998, jour de la Fête de Saint Gérard, c’est l’inauguration et l’ouverture au public.

La restauration a été faite avec art, en respectant le caractère médiéval de cette grange qui, si elle le pouvait, nous conterait bien des histoires.

                                                                                              Article d’Annie Bragatto.

Sources : Les entretiens de La Sauve-Majeure, Juillet 1997 – Juillet 1999, La grange abbatiale par Jean-Luc Piat, page 23

L’ancienne maison curiale ou presbytère - Un témoignage de l’histoire de la commune.

Un village a très longtemps été identifié par 4 de ses bâtiments : La mairie, l’école, l’église et le presbytère. La Sauve n’échappe pas à cette approche.

Si l’ancienne mairie (actuelle bibliothèque) et les différents bâtiments affectés à la scolarité feront l’objet d’une prochaine étude, si l’église, grâce notamment à l’ARESP, a (presque) livré tous ses secrets, seul le presbytère est l’objet du présent article.

Situé en Co-visibilité immédiate de l’église Saint-Pierre, il est signalé dès 1812 sur le plan cadastral Napoléonien. A l’origine la bâtisse ne comporte que la partie centrale. Elle est composée d’un rez-de-chaussée surélevé en raison de la déclivité de la rue de l’église. On y accède par un perron constitué de 3 marches. Ce niveau est surmonté d’un étage. Le tout est couvert par une toiture à double pente.

L’organisation architecturale de la façade rythme cette distribution : l’entourage de l’ouverture du rez-de-chaussée est habillé de pierres moulurées. La partie basse de l’étage est soulignée par une frise. Le chambranle de la fenêtre du premier étage est rehaussé d’un décor à blocs saillants. La partie haute de la façade est couronnée par un fronton triangulaire ouvragé.

La Sauve-Majeure
L'ancien Presbytère

L’importance de la vie religieuse au début du 20ème siècle et notamment la présence de plusieurs prêtres sur la paroisse de la Sauve, conduisent à agrandir le bâtiment d’origine.

La partie droite est d’abord érigée. Elle respecte les éléments architecturaux du bâtiment primitif. Puis, quelques années après, la partie gauche est construite. Cette partie gauche est réalisée en deux temps. Une première extension contiguë au bâtiment central est érigée dans le respect du style des bâtiments existants. Un second agrandissement est réalisé dans une architecture plus éloignée du style général de la construction.

Dans les années 1950, un bâtiment en bois est construit (à l’emplacement de l’actuel garage) à usage de cinéma. De nombreuses projections cinématographiques sont organisées par les prêtres et permettent aux Sauvoises et Sauvois de se rencontrer, de se retrouver, de nouer des liens.

En mars 1973, la commune de La Sauve, (qui était devenue propriétaire de l’ensemble immobilier dans le cadre du transfert organisé par la loi dite « de séparation de l’Eglise et l’Etat ») vend ce bien pour la somme de 70 000 francs. Trois familles se sont depuis succédées. La première a, en 1975, fait remanier l’actuel mur d’enceinte. Les propriétaires suivants n’ont procédé qu’à des travaux de restauration extérieure et d’aménagements intérieurs qui n’ont pas modifié la structure globale du bâtiment. L’ensemble immobilier est situé dans le périmètre de protection des monuments historiques classés.

Le presbytère un lieu social

Au-delà de l’habitat du curé et de ses éventuels vicaires le presbytère a constitué un lieu de développement du lien social. Autour de cette structure, nombreux sont les anciens de notre commune qui se sont retrouvés soit pour suivre le catéchisme, soit pour préparer les nombreuses fêtes religieuses de l’époque ou encore participer à des loisirs.

article de Serge Gaulot

Fenêtres à meneau sauvoises

Fenetre à meneau
Rue Dom du Laura. Linteau à accolade du XVe s

Chaque maison de pierre a une histoire telle que celle de ce bâtiment en ruine rue du Gestas, ainsi que celle donnant sur 3 rues menant vers l’Eglise et l’Abbaye. Ce sont les deux plus anciennes bâtisses, reconnaissables par leurs fenêtres à meneaux.

Linteau à accolade : C’est vers la fin du XIVe siècle que l’on commence à employer ces formes engendrées par des arcs de cercle, et qui semblent uniquement destinées à orner les faces extérieures des linteaux. Les accolades sont, à leur origine, à peine apparentes.

article d’Annie Bragatto

La Sauve-Majeure
Rue du Gestas

Les croix du cimetière de La Sauve - ce riche travail de ferronnerie.

Chaque commune compte un cimetière, souvent implanté autour de l’église, parfois situé à la sortie du bourg (par exemple à Créon) pour des raisons d’urbanisme ou de salubrité.Un second cimetière est souvent créé pour des raisons de place (par exemple à La Sauve-Majeure). Ce dernier se situe en contrebas de la rue de Salin.

Paradoxalement, le cimetière constitue une source d’information et d’observation très importante de l’évolution de l’histoire d’une commune.Tout d’abord, les inscriptions sur les tombes nous renseignent sur l’identité des défunts et permettent des liens avec les membres de la famille encore vivants.

Ensuite l’observation des sépultures permet de constater l’évolution des formes, styles, matériaux utilisés et indirectement sur le milieu social des défunts.

Les croix, alors qu’il s’agit d’une forme simple, sont sources d’inspiration et de création.

Croix de cimetière, Patrimoine de La Sauve
Croix de cimetière
La Sauve-Majeure
Croix de cimetière

Le symbole de la croix

La croix rappelle bien sûr la crucifixion du Christ. Elle est la liaison symbolique entre le terrestre (axe horizontal de la croix) et le céleste ou divin (axe vertical de la croix).

Les matériaux utilisés

Jusqu’au 19e siècle la sépulture n’était qu’un monticule de terre. Aussi pour marquer l’emplacement, il était surmonté d’une croix. Celles-ci en bois n’ont pas résisté aux affronts du temps.

C’est semble-t-il au milieu du 19esiècle qu’on utilise la fonte ou le fer forgé.

Un rapide inventaire de ces croix permet, à La Sauve, d’en dénombrer une trentaine en bon état et une dizaine endommagées. Ces croix ont été probablement fabriquées par le maréchal-ferrant ou le forgeron du village. (*)

(*) Après nouvelle recherche, on peut aussi penser que les croix en fonte étaient vendues auprès d’eux par les fonderies sur catalogue.
Pour plus d’infos, vous pouvez consulter l’étude effectuée par la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Mayenne sur « les croix métalliques funéraires ».

Les formes

Alors qu’en théorie une croix est l’assemblage de deux morceaux, nos artisans ont utilisé toute leur imagination et leur savoir-faire pour créer de véritables chefs d’œuvre de l’art populaire.
On peut recenser 3 modèles de croix (plates ajourées, plates ou légèrement convexes pleines, creuses à section ronde).
Celles du cimetière de La Sauve sont ajourées. Certaines sont de véritables broderies métalliques.

Les motifs

Le décor au croisement (croisillon) reprend des motifs religieux (représentation du Christ, souvent en majesté, ou de la Vierge).
Un croisillon représente la Vierge entourée de fleurs (roses ?). Quelques croix présentent des motifs profanes.
Des décors sont également très recherchés sur les bras et les pieds des croix.
Les thèmes sont symboliques ou purement décoratifs (souvent végétaux ou floraux).

article de Serge et Nathalie Gaulot